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Identifier les roches

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Identifier les roches

Identifier les roches est un livre indispensable à tous les curieux de nature qui s’intéressent aux cailloux. L’auteur, Jürg Meyer, réussit le tour de force de proposer la première clé d’identification des roches jamais élaborée !

Jürg Meyer, géologue

L’auteur se nomme Jürg Meyer, il est géologue et guide de montagne. Il passe une grande partie de son temps à faire de la vulgarisation scientifique en sciences de la Terre en Suisse allemande. Il emmène le grand public sur le terrain pour lui expliquer les roches et leurs extraordinaires histoires géologiques. Il est aussi très impliqué dans la formation des accompagnateurs.trices en montagne en Suisse. Pour répondre à un besoin constaté grâce à ses nombreuses interactions avec des non-spécialistes, il a élaboré une clé d’identification des roches performante. Si une telle clé existe depuis longtemps en botanique, c’est la première fois qu’un géologue met au point une telle méthode pour la détermination des roches !

Roches

Tel un détective, préparez-vous à identifier les roches

Dans ce livre, vous allez apprendre pas à pas comment déterminer le nom d’une roche, comme le ferait un détective face à une personne qui refuserait de communiquer son identité. Mais il faut d’abord se familiariser avec quelques connaissances de base en géologie.

C’est ce que fait la première partie de l’ouvrage Identifier les roches. Elle donne les informations indispensables pour faire des observations pertinentes sur les roches. L’auteur distingue d’entrée la différence entre minéraux et roches et présente les trois grands groupes de roches : magmatiques, sédimentaires et métamorphiques. Il enchaîne avec quelques pages consacrées aux minéraux, ces éléments de base constitutifs des roches. Ensuite il explique les différentes textures et structures rocheuses, de manière à familiariser le lecteur avec la terminologie parfois absconse des géologues. Les termes comme stratification, schistosité, rubanement, microcristallin, porphyrique… sont non seulement expliqués, mais aussi accompagnés d’un schéma en couleur très explicite. Quelle excellente idée !

Jürg Meyer consacre également quelques pages aux fossiles que l’on peut parfois observer dans les roches sédimentaires. Il définit ensuite les types d’altérations qui peuvent affecter toutes les roches, sans exception, et qui peuvent parfois gêner, voir empêcher l’observation. Et avant de passer aux choses sérieuses, il présente encore l’équipement nécessaire à l’identification d’une roche. Il y a le marteau, la loupe et le couteau suisse, mais pas que… néanmoins cet équipement est somme toute assez sommaire et accessible à tous.

Marteau de géologue
L'équipement de base du géologue

Test de la clé de détermination

La deuxième partie est le coeur de l’ouvrage, le noyau dur. Après quelques explications sur la logique de la clé de détermination, on passe aux choses sérieuses.

J’ai testé la clé de détermination pour un granite, une roche somme toute assez facile à reconnaître et assez courante chez nous dans les Alpes. J’ai réussi à la déterminer en huit étapes. A chaque étape plusieurs descriptions sont proposées. Je dois en choisir une correspondante à ma roche et ainsi je peux avancer à l’étape suivante. A noter que pour chacune des descriptions il y a deux petites photos. Celles-ci permettent de s’orienter rapidement dans les propositions et évitent de toutes les lire. Voici les huit étapes décortiquées :

1. Pour commencer je dois situer mon échantillon dans l’une des trois possibilités suivantes : A. Roche solide ? B. Remplissage de veines ou de fissures ? C. Roches meubles ? La réponse est A, la clé m’envoie à la page 65.

2. On me propose six descriptions de roche, une doit correspondre à mon échantillon. C’est la première. «Bien que parfois très petits, les grains/minéraux sont visibles à l’oeil nu et à la loupe. Les grains minéraux individuels peuvent être repérés et permettent de décider si l’échantillon contient un ou plusieurs minéraux.» Et j’apprends que cette description équivaut à une roche macrocristalline. Cette observation m’envoie à la page 79.

3. Ici on me propose quatre descriptions. La bonne est la seconde : «La roche est constituée de deux ou plusieurs types de minéraux, dont la taille des grains peut être homogène ou très variable.» On m’envoie à la page 88.

4. On me propose seulement deux descriptions. La première est la bonne. «Roches contenant des minéraux visibles à l’oeil nu ou à la loupe ; elles se présentent avec ou sans schistosité». On m’envoie à la page 89.

5. Là on me propose 8 descriptions ! Heureusement à chaque fois, les photos sont d’un grand secours. La première description est la bonne. «Roche massive à structure non orientée et complètement cristalline (non schisteuse, peut être rubanée).» A cette étape de ma détermination, j’apprends que ma roche est soit plutonique, soit métamorphique. Je suis sur la bonne voie. On m’envoie à la page 91.

6. Là il y a dix propositions ! Une fois de plus les images m’évitent la lecture rébarbative de toutes les descriptions. Là encore, la première est la bonne. «Roches constituées des minéraux clairs que sont le quartz et/ou feldspaths ainsi que de quantités variables de minéraux sombres tels que la biotite, la hornblende, le pyroxène et l’olivine.» Et j’apprends que mon échantillon est une roche plutonique «normale». Tout va bien ! On m’envoie à la page 95.

7. Là seulement trois propositions. La première est la bonne. « Roche contenant des quantités notables de quartz (teneur minimale : environ 20%).» Je suis dans la famille des roches granitoïdes. On s’approche ! On m’envoie à la page 96.

8. Et là sur les sept propositions de roche, je détermine qu’il s’agit d’un granite. Eurêka !

Granite
Granite

Après avoir testé d’autres roches, je peux affirmer que la clé de détermination est efficace. Pour un géologue elle est facile à utiliser, car il connaît bien la nomenclature utilisée. Pour les non-spécialistes, le vocabulaire est ardu, même si tous les termes sont définis dans la première partie du livre. Au début il faudra faire de nombreux aller-retour entre la clé de détermination des roches et les définitions des termes. Mais si on persévère, c’est clair que tout deviendra plus facile avec le temps et l’expérience.

La troisième partie du livre vous donne les classifications des roches magmatiques, sédimentaires et métamorphiques.

Vous hésitez à entrer dans cet apprentissage ? Jürg Meyer peut vous aider !

Un cours sur l'identification des roches

Jürg Meyer ne s’est pas contenté d’écrire ce livre, il organise aussi des cours pour déterminer les roches et familiariser le grand public avec sa clé de détermination. Son premier cours en français donné en novembre 2021 à Lausanne a eu un tel succès qu’il récidive en 2022. Ce cours aura lieu le 11 mars, à Lausanne ou à Neuchâtel. Vous pourrez déterminer les roches de la collection de Jürg, ou emmener vos propres échantillons. Après ce cours, vous aurez beaucoup plus de plaisir et de confiance pour déterminer les roches rencontrées lors de vos randonnées en montagne. Et si le cours a du succès, il pourrait encore y avoir une session en 2023…

Attention, le cours de 2022 est reporté à 2023. Toutes les informations sur ce cours se trouvent ici. Sinon pour allez voir les roches sur le terrain, voici des excursions géologiques.

Pour conclure, on peut sans aucun doute dire que ce livre est absolument indispensable à tous les géologues débutants, aux accompagnateurs. trices en montagne, aux enseignants en géographie physique et à tous les passionnés de cailloux. Bon apprentissage !

Source:

Identifier les rochesClés d’identification pratiques (2021) de Jürg Meyer aux éditions Delachaux et Niestlé, Paris, 140 p.. ISBN : 97-2-603-02669-4.
Ce livre a été publié pour la première fois en allemand en 2017 aux éditions Haupt Verlag à Berne.